Extraits des notes de May Maxwell

Janvier-février 1937

(accompagnée durant son pèlerinage par sa fille Mary, que Shoghi Effendi nomma Rúhiyyih Khánum, suite à leurs épousailles)

Les extraits suivants proviennent des Notes de Haïfa par May Maxwell, qui colligea ces notes d’énoncés par Shoghi Effendi lorsque accompagnée par sa fille, Mary, qui, plus tard, en tant qu’épouse de Shoghi Effendi, reçu le nom de Rúhíyyih Khánum, durant leur pèlerinage en Terre sainte en 1937. Bien que la plupart des croyants du début fut parfaitement au courant de ces Notes de Haïfa, celles-ci étant à l’époque largement distribuées, ceux qui embrassent aujourd’hui la Foi n’ont même pas eu encore l’occasion de les lire. Les extraits suivants démontreront à ces Bahá’ís qui furent amenés à croire que le gardiennat vivant prit fin avec le trépas de Shoghi Effendi en 1957 que rien ne pourrait plus être éloigné de la vérité. Car les énoncés de Shoghi Effendi, enregistrés dans ces notes, mettent l’emphase, tout comme le réitèrent ses propres écrits, sur le fait que le Testament de `Abdu’l-Bahá est le véritable « Enfant du Covenant » dont le « Père » fut Bahá’u’lláh et la « Mère » `Abdu’l-Bahá et, conséquemment, considéraient en fait, dans un sens mystique, qu’Ils conçurent spirituellement ce texte en tant que leur « Enfant » et « leur Testament », (voir page 22, L’ordre mondial de Bahá’u’lláh) avec un laps de temps pré-ordonné devant durer, selon ce qu’Eux-mêmes décrétèrent, au moins un millénaire complet. Par conséquent, n’est-il point clair comme de l’eau de roche que cet « Enfant » sacré qui vint au monde en 1921 lors de l’Ascension de `Abdu’l-Bahá devait vivre bien au-delà d’une brève période de 36 années et certainement pas conduire vers une mort prématurée lors du trépas de Shoghi Effendi, comme le prétendent fallacieusement ceux qui ont lâchement abandonné le gardiennat vivant de la Cause de Dieu?

Voici les paroles de Shoghi Effendi recueillies dans ces notes historiques:

L’administration fut conçue par Bahá’u’lláh, mais a mûri dans l’utérus de l’esprit du Maître. Bahá’u’lláh est donc son Père; `Abdu’l-Bahá, sa Mère.

L’ordre mondial fut prédit et annoncé par le Báb, conçu par Bahá’u’lláh et formulé par le Maître et est maintenant en cours de construction par les Bahá’ís.

Il y avait de la corruption dans les autres révélations. Cependant, il ne peut y en avoir en celle-ci grâce à l’ordre administratif [tel que décrit dans le Testament du Maître].

Le gardiennat et la Maison internationale de justice sont les deux piliers qui supportent l’édifice de l’ordre administratif… Chacun de ces deux piliers possède ses propres satellites. La Maison internationale de justice a ses Maisons locales et nationales de justice. Les Mains de la Cause sont un ensemble organique, un corps nommé. Elles sont les satellites du Gardien.

La révélation Bahá’íe a des institutions administratives établies par Bahá’u’lláh et clarifiées dans le Testament du Maître. Le Testament du Maître a nommé à la fois le successeur et l’interprète [avec Son établissement de l’institution du gardiennat]. Nulle autre révélation eut cela.

Le Testament de `Abdu’l-Bahá, première partie, à la page 13, en faisant référence aux Mains – elles doivent rapporter le membre délinquant au Gardien. Il le met à part. Il y a trois éléments dans le Testament: le Gardien est l’Interprète; la Maison internationale de justice, le Législateur; et les Mains propagent et enseignent la Cause – par un travail de recherche et par l’exemple de leur vie et leur conduite. L’ordre administratif serait paralysé si l’une de ces institutions venait à cesser de fonctionner.

Dans le Testament de `Abdu’l-Bahá se trouvent les mots « inamovible » et « interprète » (tête inamovible de la Maison universelle de justice et interprète des enseignements). Le huqúqu’lláh est un revenu fixe pour le Gardien, payé directement, et n’a rien à voir avec les fonds administratif, local, national ou international.

Les Gardiens équivalent dans la révélation Bahá’íe aux Imáms dans la révélation musulmane. Il est de la responsabilité du Gardien de s’assurer que la Maison internationale de justice n’abroge point les lois de l’Aqdas.

La position de Pierre en relation avec le Christianisme et `Alí en relation avec l’Islám sont représentés par deux institutions dans la Cause: le gardiennat et la Maison internationale de justice.

Les lois de l’Aqdas ne pourront jamais être modifiées ou changées par une quelconque Maison internationale de Justice. [Applicable aussi au Testament de `Abdu’l-Bahá comme Shoghi Effendi l’écrit clairement: « Elles se confirment mutuellement et sont les parties inséparables d’un seul et même tout. »]

Outre certaines distinctions et restrictions dans les enseignements Bahá’ís, l’homme et la femme sont pleinement égaux. En ce qui concerne les enseignements, c’est ainsi. Telle est la loi immuable de Dieu et il ne nous appartient pas à la remettre en question. Les Imáms, les douze disciples de Jésus, les prophètes dans la dispensation mosaïque furent tous des hommes. Les Gardiens seront tous des hommes.

Les amis doivent lire et étudier le Testament de `Abdu’l-Bahá. Nous sommes trop près de lui pour le voir dans sa lumière appropriée. Il est comme un immense édifice. Nous ne pouvons pas encore le voir en perspective. Lui et l’Aqdas sont les deux principaux dépôts des vérités enchâssées dans l’ordre mondial de Bahá’u’lláh.

Le roi anglais règne, mais le Gardien est actif en tant que l’élément héréditaire de la Maison universelle de justice.

Bahá’u’lláh a laissé délibérément un vide dans l’Aqdas qui fut comblé par le Testament du Maître avec le Gardien. (Le huqúqu’lláh.)

Il y avait un danger les amis méprennent le Testament du Maître, et pour prévenir cela, l’ouvrage La dispensation de Bahá’u’lláh fut composé, le testament spirituel de Shoghi Effendi. Il y a fixé la relation des choses vis-à-vis les autres. Nous ne pouvons aller au-delà de ce qu’il a défini. Cependant, le second Gardien peut interpréter ce même ouvrage. Le Gardien est l’interprète, le clarificateur de la Cause et le bouclier de la Cause.

Le Gardien peut renverser une décision de la Maison internationale de justice s’il juge consciencieusement qu’elle va à l’encontre des écrits. C’est le droit interprétatif. La deuxième partie de son travail est la participation dans le corps législatif.

Il reconnaît que l’institution du gardiennat a priorité sur celle de la Maison internationale de justice.

Les écrits du Gardien font aussi autorité que les écrits des trois figures centrales de la Foi. Les stations sont différentes. Ce qu’il dit sur le gardiennat lie les futurs Gardiens. [Lire La Dispensation]. Le Testament du Maître est la troisième sorte de Covenant.

Son devoir est de veiller attentivement à ce qu’elle [la Maison universelle de justice] n’aille hors de sa sphère d’activité: la législation.

[Dans le développement de la Foi], la première étape de l’oppression et de la persécution est passée et nous sommes aujourd’hui dans la seconde étape de l’émancipation. L’étape de la reconnaissance en sera la troisième… Nous sommes maintenant dans la seconde étape. Lorsque le gouvernement égyptien, indien ou persan acceptera une cour Bahá’íe, nous aurons alors pénétré dans la troisième étape, la reconnaissance par les autorités civiles. Lorsque la Maison internationale de justice sera établie, la période de formation sera révolue. 1

Tristement, étonnamment et avec de tragiques conséquences, les énoncés ci-haut de Shoghi Effendi furent ignorés, oubliés ou, en effet, répudiés, quoique de façon inconsciente, par sa survivante, Rúhíyyih Khánum, lors de son trépas en 1957, comme le prouve son abandon incompréhensible de l’institution du gardiennat, avec son rejet du successeur nommé par Shoghi Effendi, avec ses co-Mains de la Cause (avec une unique et notable exception), suivi par leur inexcusable et sans scrupule corruption de l’ordre administratif Bahá’í, dans lequel elles usurpèrent honteusement le rôle et les fonctions du gardiennat et établirent un pâle décalque sans Gardien, fait de main d’homme et déformé à la place.

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1 Évidemment la Foi n’a pas encore atteint la troisième étape de son développement – la reconnaissance, – comme définie plus haut par Shoghi Effendi. Comme la Foi est encore dans sa période de formation, l’établissement de la soi-disant Maison universelle de justice en 1963 par les anciennes Mains de la Cause était considérablement prématuré et inapproprié contrairement au moment voulu pour sa mise en place comme le prévoyait Shoghi Effendi.


Joel Bray Marangella
Gardien de la Foi Bahá’íe

14 janvier 2003

 

Note: Le caractère gras a été utilisé lorsque considéré opportun pour attirer l’attention sur des points majeurs.