Les lamentations de Shoghi Effendi

Considérez les pleurs de Shoghi Effendi dans le royaume d’Abhá et sa profonde tristesse alors qu’il voit que ses labeurs inlassables de 36 années pour fidèlement ériger les institutions administratives de la Foi en une conformité absolument complète avec les dispositions sacrées, divinement conçues et immortelles du Testament de `Abdu’l-Bahá et qui, durant les années finales de son ministère, ont « enfin » culminé si glorieusement dans l’érection des plus hautes institutions de l’ordre administratif au Centre mondial de la Foi furent, lors de son décès, presque décimées par une décision tragique, hâtive et injustifiée des Mains de la Cause.

Et considérez sa détresse profonde, alors qu’il observe de loin à partir de l’autre monde, que pratiquement tous ses volumineux écrits, lettres et historiques télégrammes se rapportant à la genèse divine et au caractère de l’ordre administratif Bahá’í et particulièrement ces communications se rapportant aux événements historiques associés à la consommation de ses travaux, avaient évidemment été mises de côté, avaient été complètement négligées, avaient été mal comprises, ignorées ou même oubliées, quoique inconsciemment, juste après son décès, par tous les croyants et, ce qui est même encore plus surprenant, dès le départ et d’une façon grave, aussi par toutes les Mains de la Cause.

Et considérez sa grande angoisse en percevant que, dans leur vil manquement de réviser et réétudier ces écrits et communications, elles avaient aussi inévitablement oublié de saisir les implications énormes et la signification de certaines de ses décisions les plus historiques et « très importantes » donnant une direction si capitale pour l’avenir de la Foi et ses institutions avec des résultats si tragiques qu’elles abattirent les plus hautes institutions, dont l’érection finale avait été l’accomplissement suprême de son travail acharné et déloyalement, sans vergogne aucune et incroyablement les remplacèrent par une organisation substitutive, artificielle, acéphale, déformée et défectueuse.

Avait-il eu tort de s’attendre à ce que, à la lumière de tout ce qu’il avait écrit pendant son ministère soulignant la gloire, l’unicité et l’indestructibilité du Covenant de Bahá’u’lláh, les Mains de la Cause, la majorité qu’il avait quoique récemment nommé pendant les années finales de son ministère, restent fidèles à ce Covenant glorieux et à « l’Enfant du Covenant » — le Testament de `Abdu’l-Bahá? Aurait-il pu jamais imaginer ou prévoir que ces Mains de la Cause, avec deux exceptions notables, furent destiné, après son trépas, à honteusement le trahir par leur refus hâtif du gardiennat de la Cause de Dieu et à ainsi démontrer une perte incompréhensible de foi au Covenant que glorifie le Centre du Covenant — `Abdu’l-Bahá — comme suit: « Telle est la solidité de ce pacte que depuis l’origine des temps jusqu’à l’époque actuelle aucune dispensation religieuse n’en a produit de semblable? » Ne lui aurait-il pas été inconcevable que ces Mains de la Cause exhiberaient un si désolant manque de connaissance et de compréhension des dispositions du Testament de `Abdu’l-Bahá, comme certifié par le fait que, dans leur premier conclave qui fut convoqué à `Akká, trois semaines seulement après son trépas (incidemment, un conclave que ne prescrit nullement le Testament de `Abdu’l-Bahá), qu’elles entreprendraient une fouille de ses dossiers pour essayer de dénicher un hypothétique testament désignant un successeur, tandis que, à la lumière des dispositions du Testament de `Abdu’l-Bahá, elles auraient dû savoir que l’exécution d’un testament n’est pas la méthode par laquelle le Gardien nomme son successeur comme, selon Ses paroles écrites et explicites, il doit nommer son successeur « de son vivant », et donc, leur recherche devait nécessairement mener nulle part? Les Mains n’avaient-elles pas, en ne trouvant pas de testament et sans même octroyer une considération d’une alternative par un nouvel examen de ses écrits et actions, ensuite amplifié leur erreur pour atteindre incroyablement, avec inconvenante hâte, la conclusion injustifiée et fatidique que le gardiennat de la Foi s’était terminé pour toujours avec son décès? N’y avait-il pas la preuve factuelle et évidente, dans leur affirmation qu’il aurait été incapable de nommer de successeur comme il ne restait aucun Aghsán fidèle, qu’elles avaient oublié qu’il avait défini l’Aghsán dans Dieu Passe Près de Nous (à la page 239) comme « les fils de Bahá’u’lláh » et ces fils étaient depuis longtemps morts et ne pourraient jamais avoir été considérés comme succession. Et n’avaient-elles point aussi évidemment négligé le fait qu’à cause de la déloyauté de ces fils même avant la fin de Son ministère, `Abdu’l-Bahá impose significativement uniquement aux Afnán « d’obéir » et « de se tourner » vers le Gardien et exclut toute mention des Aghsán dans la troisième partie de Son Testament, composée plus tôt que les deux autres parties, dans lesquelles tant l’Aghsán que l’Afnán ont été enjoints de « montrer leur obéissance et subordination au gardien de la Cause de Dieu ». Donc, de par cette clairement fausse interprétation qu’elles posèrent sur le terme Aghsán, n’avaient-elles pas, pour cette raison, erronément affirmé que l’option donnée au Gardien dans le Testament de `Abdu’l-Bahá, en l’absence d’un fils spirituellement qualifié, de nommer « une autre branche » pour lui succéder, limité arbitrairement son choix d’un successeur seulement à un Aghsán? En annonçant l’hypothèse que le gardiennat cessait, n’avaient-elles pas, en effet, déclaré que les dispositions sacrées, immortelles et immuables les plus importantes du Testament de `Abdu’l-Bahá, étaient devenues nulles et non avenues?

En outre, n’avaient-elles point, en arrivant à cette conclusion, ignoré et ont en réalité désavoué ces écrits dans lesquels il avait souligné que ce Testament doit être considéré comme divinement conçu par « à la fois l’Auteur et l’Interprète de la Loi de Dieu » et doit être vu comme « la Charte du nouvel ordre mondial, Charte qui est à la fois la gloire et la promesse de cette très grande Dispensation? » De plus, comment avaient-elles oublié si facilement qu’il souligne que le Testament de `Abdu’l-Bahá doit être mis sur un pied d’égalité dans son caractère sacré et immuable avec le Livre le plus saint de Bahá’u’lláh — le Kitáb-i-Aqdas — ces deux Documents étant « les parties inséparables d’un seul et même tout » et ont ensuite manqué de percevoir, donc, que le Testament de `Abdu’l-Bahá constitue une partie du Texte saint explicite dont les lois et les dispositions, y compris celles applicables à la continuité du gardiennat, sont destinées à rester inviolées, inchangées et applicables tant et aussi longtemps que s’étendra la dispensation elle-même de Bahá’u’lláh?

En outre, ne souligne-t-il point non plus dans ses écrits que le Testament de `Abdu’l-Bahá, doit être considéré comme le fruit de ces « relations mystiques » entre l’Esprit de Bahá’u’lláh et de `Abdu’l-Bahá et n’est donc rien moins que la Volonté de Bahá’u’lláh, comme il qualifie de plus ce Document divinement conçu comme « leur Volonté? »

N’auraient-elles point donc pu percevoir, en prenant une vision d’ensemble de tout ce qu’il écrivit (comme passé en revue ci-haut), l’irrationalité de l’affirmation qu’un tel Testament — « l’Héritier de Celui qui fut à la fois l’Auteur et l’Interprète de la Loi de Dieu » — serait maintenant devenue lettre morte? Furent-elles incapables de prévoir non seulement l’irrationalité d’une telle décision, mais aussi leur incapacité à expliquer d’une manière satisfaisante et rationnelle aux savants impartiaux à venir qui examineront la Foi, que les principales dispositions de ce Testament divinement conçu et conjointement écrit — ce texte divin explicite — soient maintenant tombées en décrépitude, d’autant plus qu’il s’adresse à des questions aussi essentielles et importantes que la continuité tant du gardiennat que de l’institution des Mains de la Cause qui ne pourraient qu’être nommées dans l’avenir si des Gardiens futurs sont présents pour ce faire? Et ce document sacré ne trace-t-il point le rôle indispensable et irremplaçable qui ne peut être exercé uniquement que par un Gardien vivant de la Foi présidant comme « la tête sacrée » de la Maison universelle de justice?

Se peut-il qu’une telle affirmation par elles que ces dispositions du texte saint seraient maintenant devenues lettre morte soit interprété sous une autre lumière que revendiquer que le Testament de `Abdu’l-Bahá, bien que divinement conçu, serait un document déficient, étant donné qu’il n’avait pas prévu la cessation à venir possible du Gardien, vu qu’elles affirmaient que cela eu lieu après un cours laps de trente-six ans depuis le commencement de l’ordre administratif et, suivant cette affirmation, un Testament qui s'avérerait défectueux, incomplet et imparfait à ses débuts mêmes?

De plus, les croyants pourraient-ils indiquer un seul mot prononcé ou écrit par lui pendant son ministère dans lequel il ne se soit jamais rapporté à, bien encore moins prévu, la cessation possible du gardiennat? Bien au contraire, ne souligne-t-il point invariablement et à plusieurs reprises les caractères essentiel et indispensable de l’institution du gardiennat pour l’ordre mondial de Bahá’u’lláh dans ses écrits sur l’ordre administratif Bahá’í comme ceux saillés dans son ouvrage La dispensation de Bahá’u’lláh? N’est-il point surprenant et incompréhensible que, dans leur refus hâtif du gardiennat, les Mains de la Cause ont dû négliger et ont par la suite même ignoré comme leurs actions, après son trépas, l’ont clairement prouvé, la signification « de la décision très importante » qu’il avait prise en janvier 1951 et annoncée dans la seule proclamation qu’il avait publiée pendant son ministère, « cette décision historique marquant un point significatif et sans pareil dans l’évolution de l’ordre administratif de la Foi de Bahá’u’lláh durant les trente dernières années » (c’est à dire depuis le commencement de cet ordre depuis l’ascension de `Abdu’l-Bahá et son accession au gardiennat), une décision qu’il expose dans cette proclamation avait été tenu en suspens, parmi d’autres événements pertinents qu’il décrit comme « l’actuelle maturité vigoureuse des neuf institutions nationales administratives fonctionnant à travers le monde Bahá’í »? Car ne salue-t-il point dans cette proclamation du 9 janvier 1951 l’établissement de la Maison universelle de justice embryonnaire, « cette première institution internationale embryonnaire » par les mots suivants: « Accueille, avec le cœur reconnaissant et plein d’allégresse, finalement, la constitution du Conseil international que l’histoire proclamera comme l’événement le plus grand, répandant l’éclat sur la deuxième époque de l’âge formatif de la dispensation Bahá’íe, sans égal dans les entreprises conçues depuis la naissance de l’ordre administratif de la Foi au lendemain de l’ascension de `Abdu’l-Bahá, occupant un rang secondaire seulement aux événements immortels et glorieux associés avec les ministères des trois Figures centrales de la Foi. »

Combien incompréhensible il s’avère que les Mains de la Cause, malgré ce message historique, dont les extraits ont été cités ci-dessus, ne purent percevoir qu’il proclame incontestablement la formation de la Maison universelle de justice, bien qu’en forme embryonnaire.

Se pourrait-il que ce manquement, si l’on cherche une possible excuse, puisse être attribué au fait qu’il accorda à ce corps l’appellation provisoire et temporaire « Conseil international Bahá’í » et nomma en même temps la tête embryonnaire ainsi que huit autres membres de ce corps embryonnaire, au lieu de déclencher dès le début les élections de celle-ci comme il a expliqué que ceci aurait lieu dans sa troisième étape de développement. Elles l’auraient certainement reconnu comme la Maison universelle de justice s’il ne l’avait pas au début établi en tant que corps embryonnaire et latent et s’il, en le nommant, l’avait établi comme un corps fonctionnant entièrement sous sa présidence.

Mais, significativement, ne l’avait-il point soigneusement conservé dans cette première étape embryonnaire de son développement, comme un corps latent et n’avait-t-il point non permis à son président nommé de convoquer ce corps pendant les années restantes de son ministère? Ces faits, jumelé avec le passage du temps, ne servirent-ils pas à obscurcir l’importance énorme et les implications qui avaient été attachées à sa nomination tant de la tête que des membres de ce Conseil international quelque sept ans auparavant?

Peu importe la raison, les Mains n’avaient-elle pas inexcusablement manqué de percevoir qu’il a, dans la nomination du Conseil international Bahá’í et dans l’édition d’une proclamation saluant sa formation, a en réalité mis sur pied cet organe législatif suprême — cette Maison universelle de justice embryonnaire? Et leur cécité n’avait-elle pas persisté même lorsqu’il réitère clairement peu de temps après l’établissement de cette institution en termes indubitables dans son télégramme du 30 juin 1952, où il affirme: « Au Centre mondial de la Foi, où, enfin, le mécanisme de ses institutions les plus importantes a été établi, et autour des Tombeaux les plus sacrés, les organes suprêmes de son ordre en éclosion se déploient dans leur forme embryonnaire »?

Ne doit-il pas avoir alors été limpide que ces « institutions les plus importantes » et « les organes suprêmes de son ordre en éclosion » qu’il avait érigé au Centre mondial en leur forme embryonnaire n’étaient rien d’autre que les institutions de la Maison universelle de justice et des Mains de la Cause? Et quelle excuse s’avèrerait plausible, suite à leur lecture de cette claire déclaration dans ce message, pour expliquer comment elles avaient complètement négligé la signification de l’établissement de cette institution et l’implication énorme à être trouvé dans sa nomination du président de cette Maison universelle de justice embryonnaire?

Elles ne seraient pas certainement restées si oublieuses de ces implications, si seulement elles s’étaient souvenues des paroles fortement pertinentes de `Abdu’l-Bahá concernant l’état de l’embryon dès sa conception même. Car Il affirme: « l’embryon possède dès le début toutes les perfections — tous les pouvoirs — mais ils ne sont pas visibles et le deviendront seulement par degrés. »

À la lumière de ces paroles, y a-t-il un doute quelconque que la Maison universelle de justice embryonnaire, bien qu’au commencement pourvu du titre « Conseil international Bahá’í », avait été indiscutablement un organisme complet dès ses débuts mêmes (c’est à dire par sa nomination) et avait par conséquent possédé tant un corps qu’une tête inarrachable?

En venant à cette réalisation, n’auraient-elles alors point perçu que, comme uniquement le Gardien de la Foi préside comme « la tête sacrée » de la Maison universelle de justice, conformément au Testament de `Abdu’l-Bahá, celui que le Gardien nomme comme sa tête embryonnaire et indétachable ne peut être personne d’autre que son légitime et futur successeur?

Confrontées alors avec ce fait fortement significatif et inéluctable, n’auraient-elles point finalement perçu que, au lieu d’un conventionnel testament que le Gardien est défendu d’utiliser, il trouva cette façon ingénieuse d’effectuer la nomination de son successeur, « de son vivant » comme imposé conformément au Testament de `Abdu’l-Bahá et assura ainsi la continuité du gardiennat? Se seraient-elles alors peut-être rendus compte que, comme il avait employé la formation du Conseil international comme l’instrument pour la nomination du futur Gardien, il lui fut nécessaire de soigneusement conserver ce corps dans un statut inactif pendant les années restantes de son ministère?

Et n’auraient-elles pas de plus compris pourquoi il avait même nommé « une liaison » entre lui et le Conseil pour écarter davantage tout apparence d’assumer sa présidence lui-même et assurer que ce corps avec sa tête nommée et futur Gardien apparaîtrait seulement de son état embryonnaire et inactif lors de son trépas et pour que son président puisse présider alors comme sa « tête sacrée » sur ce corps désormais actif? Et, alors, en tant que le deuxième Gardien de la Foi, ne continue-t-il pas à présider, « de son vivant », pendant les plusieurs étapes successives de son développement, comme Shoghi Effendi les décrit dans sa proclamation, jusqu’à l’étape finale de l’efflorescence dans la Maison universelle de justice?

* * * * *

Avec des résultats tragiques pour l’avenir de la Foi, le manquement des Mains désormais déchues, avec une seule exception, s’avéra total. Elles ne perçurent aucun des faits précédents, y compris, de manières encore plus importante et critique, la façon par laquelle il avait effectué la nomination de son successeur, parce qu’elles avaient ignoré le fait que le Conseil international est, en fait, la Maison universelle de justice embryonnaire et elles démontrèrent de nouveau leur aveuglement en ne permettant pas au Conseil international, lors de son trépas, à sortir de l’obscurité et fonctionner activement comme institution administrative suprême de la Foi, exerçant une juridiction administrative sur les assemblées spirituelles nationales subalternes à travers le monde entier.

Au lieu de cela, sans aucune autorité pour agir de la sorte conformément au Testament de `Abdu’l-Bahá, elles décidèrent de créer un corps illégitime de leur fabrication propre, composé de neuf Mains choisies de leur propre nombre auquel elles donnèrent le titre: les Régisseurs de la Foi mondiale Bahá’íe, et qui dès lors a sans vergogne aucune assumé un gardiennat collectif de la Foi, car elles y assignèrent: « toutes fonctions, droits et pouvoirs en succession du gardiennat de la Foi Bahá’íe » et annoncèrent que ce corps continuerait à exercer ces fonctions suprêmes jusqu’à l’élection d’une prématurée Maison universelle de justice à Ridván 1963.

C’est une nouvelle preuve évidente qu’elles avaient laissé échapper le fait que cette institution avait déjà été crée par Shoghi Effendi en 1951, comme précédemment décrit, et qu’elles proposaient de prématurément établir, en sa place, un corps exerçant les pleins pouvoirs d’une mûre Maison universelle de justice, tandis qu’il avait fixé dans son message du 25 avril 1951 au monde Bahá’í que la deuxième étape dans le développement de cette institution — la Cour internationale Bahá’íe — était « un prélude essentiel » à son nouveau développement et avait fixé comme but son accomplissement à Ridván 1963 et, même alors, avait posé comme pré-requis, dans son message du 8 octobre 1952, l’établissement « de six Cours Bahá’íe nationales dans les villes de l’Est Islamique, Tihrán, Caire, Baghdád, New Delhi, Karachi, Kaboul » avant la fin de la croisade mondiale.

Hélas, les Mains de la Cause ont manifestement manqué de percevoir que Shoghi Effendi avait préservé intactes toutes les institutions de la Foi, y compris ses « organes suprêmes » comme dépeints dans le Testament de `Abdu’l-Bahá et, par conséquent il n’y avait aucun besoin de remplacer ce système divinement conçu par une illégitime, artificielle, mutilée organisation de remplacement déformée, mal conçue, sans Gardien, sans Mains de la Cause et d’établir une prétendue Maison universelle de justice décapitée qu’elles provoqueraient prématurément par une élection tenue à Ridván 1963 et qu’elles autoriseraient à exercer des fonctions qu’il avait prévues n’aurait dû être exécuté seulement lorsque cette institution et ses Maisons nationales subalternes de justice (maintenant temporairement désignées en tant qu’assemblées spirituelles nationales) auront simultanément atteint leur étape finale d’efflorescence dans un futur lointain. De plus, il est clairement évident que ceux qui avaient créé cette prématurée et illégitime Maison universelle de justice sans Gardien avaient aveuglément trompé eux-mêmes dans la croyance que ce corps acéphale pourrait réussir à exécuter ses fonctions et rendre des décisions infaillibles, tout en étant privée de la protection essentielle accordée lorsque le Gardien de la Foi préside en tant que sa tête sacrée conformément au Testament de `Abdu’l-Bahá et fournit l’interprétation infaillible nécessaire des écrits saints, comme et lorsque requis pendant ses débats.

Le cœur de Shoghi Effendi s’est certainement réjoui lorsqu’il vit qu’une assemblée spirituelle nationale dans le monde entier — l’Assemblée spirituelle nationale des Bahá’ís de France — s’est distinguée en refusant de se laisser influencer par le décret publié par le corps illégitime des Régisseurs à Haïfa pour rejeter, du revers de la main, le second Gardien de la Foi et que cette Assemblée, de concert avec un certain nombre de croyants dans plusieurs pays, avait reconnu son successeur nommé dès la réception de sa proclamation à Ridván 1960. Et combien ironique et répréhensible il fut et il reste toujours, que ces croyants qui avaient démontré une fidélité exemplaire au Covenant de Bahá’u’lláh et furent restés fermes et inébranlables dans leur croyance que chaque clause du divinement conçu Testament de `Abdu’l-Bahá — « l’Enfant du Covenant » — est sacro-sainte, immuable et immortelle, furent néanmoins accusés par ces anciennes Mains de la Cause et plus tard aussi par leur illégitime Maison universelle de justice, d’infidélité à ce Covenant, tandis qu’elles, elles-mêmes, qui perdirent de façon si évidente la foi en ce Covenant et devinrent coupable d’en désavouer la disposition la plus importante de ce Testament — une partie du texte saint explicite —, basé sur une pervertie et tordue signification qu’elles avaient alors donné à la fidélité au Covenant, étiquetèrent incroyablement ces fidèles croyants qui avaient reconnu le second Gardien de la Cause, comme briseurs du Covenant.

Nous savons des écrits de Shoghi Effendi que le Covenant de Bahá’u’lláh est indestructible et irrésistible. Donc ceux qui sont restés fidèles à ce Covenant ont la complète et constante assurance que ce Covenant triomphera en fin de compte de la grande violation dans laquelle il a été englouti depuis le trépas de Shoghi Effendi et que toutes les institutions divinement nommées décrites par `Abdu’l-Bahá dans Son divinement conçu Testament seront en fin de compte restaurées dans toute leur complémentarité, perfection et gloire.

Joel Bray Marangella
Le Gardien de la Foi Bahá’íe



Traduction anglais-français

par

Martin Lavallée