Le 9 janvier 1951

La date à laquelle Shoghi Effendi a envoyé la seule et unique proclamation de son ministère.

La date à laquelle il a proclamé une « décision historique marquant un point significatif et sans pareil dans l’évolution de l’ordre administratif de la Foi de Bahá’u’lláh durant les trente dernières années. »

La date à laquelle il a établi « la première institution internationale embryonnaire » que « l’histoire proclamera comme l’événement le plus grand, répandant l’éclat sur la deuxième époque de l’âge formatif de la dispensation Bahá’íe, sans égal dans les entreprises conçues depuis la naissance de l’ordre administratif de la Foi au lendemain de l’ascension de `Abdu’l-Bahá, occupant un rang secondaire seulement aux événements immortels et glorieux associés avec les ministères des trois Figures centrales de la Foi. »

La date marquant le lancement d’une entreprise « sans égal[e] dans les entreprises conçues depuis la naissance de l’ordre administratif de la Foi au lendemain de l’ascension de `Abdu’l-Bahá. »

La date qui vit poindre le début d’un événement «  occupant un rang secondaire seulement aux événements immortels et glorieux associés avec les ministères des trois Figures centrales de la Foi. »

Les destinataires de cette proclamation

Shoghi Effendi a spécifiquement adressé sa proclamation aux « Assemblées spirituelles nationales de l’est et de l’ouest » car, en tant que corps administratifs nationaux elles allaient être subordonnées à ce corps administratif international – cette « première institution internationale embryonnaire. » Ce fut ce même corps administratif suprême, dès lors « enfin » établi, auquel Shoghi Effendi s’était auparavant référé dans un énoncé adressé au Comité de la Palestine des Nations unies en juillet 1947 dans lequel il souligne que les fondations de l’ordre administratif sont désormais développé « par les conseils nationaux et locaux des adhérents déclarés de la Foi, lesquels pavent maintenant la voie pour la constitution du Conseil mondial, à être désigné comme la Maison universelle de justice qui, en conjonction avec moi comme son chef désigné et l’interprète autorisé des enseignements Bahá’ís, doit coordonner et diriger les affaires de la communauté Bahá’íe. » Ce fut ce même corps administratif suprême – cette « institution naissante » – que Shoghi Effendi avait désormais constitué, en janvier 1951, ensemble avec l’institution des Mains de la Cause, dont la création survint quelque neuf mois plus tard, le 24 décembre 1951, auxquels il ensuite se référa immanquablement dans son télégramme du 20 juin 1952 lorsqu’il écrivit: « Au Centre mondial de la Foi, où, enfin, le mécanisme de ses institutions les plus importantes a été établi, et autour des Tombeaux les plus sacrés, les organes suprêmes de son ordre en éclosion se déploient dans leur forme embryonnaire. »

Le choix judicieux de l’annonce de la proclamation de Shoghi Effendi

Shoghi Effendi avait attendu moult années avant, comme il l’affirme d’ailleurs, qu’il fut amené à prendre cette « décision historique » de constituer « enfin » cette « première institution internationale embryonnaire », dont il avait désigné le premier stade d’un développement évolutionnaire projeté en quatre étape en tant que le Conseil international Bahá’í, en se basant sur les développements importants suivants en Terre sainte et dans le monde Bahá’í:

  • « L’accomplissement des prophéties annoncées par les fondateurs de la Foi et le Centre de Son Covenant culminant en l’établissement de l’État juif, signalant la naissance après l’ attente de deux mille ans d’une nation indépendante en Terre sainte. »
  • « Le rapide développement d’une historique entreprise associée avec la construction de la superstructure du Sépulcre du Báb sur le mont Carmel. »
  • « L’actuelle maturité adéquate de neuf institutions nationales administratives fonctionnant de façon vigoureuse à travers le monde Bahá’í. »

La signification importante de cette proclamation d’abord négligée et suite au décès de Shoghi Effendi inexcusablement ignorée par vingt-six Mains de la Cause

Cette « première institution internationale embryonnaire » créée durant les années finales du ministère de Shoghi Effendi couronna « enfin » ses travaux pour ériger l’institution la plus élevée de l’ordre administratif en complète conformité avec les stipulations du Testament de `Abdu’l-Bahá, car cette institution n’était rien de moins, comme l’affirme Shoghi Effendi, que le « héraut de l’institution administratif suprême » de la Foi – la Maison universelle de justice – laquelle, bien que créée sous forme embryonnaire au début et baptisée du titre provisoire de Conseil international Bahá’í, était néanmoins incontestablement un organisme complet et parfait dès le départ, ce qui est une caractéristique invariable de tous les organismes embryonnaires comme l’explique `Abdu’l-Bahá dans Ses écrits. Cette « institution naissante », ayant été créée par Shoghi Effendi, en accord avec les explicites stipulations du Testament de `Abdu’l-Bahá possédait une inarrachable « tête sacrée » qu’il désigna indubitablement et un corps de huit croyants qu’il nomma aussi initialement, quoique ce corps devait, comme il l’a clarifié lui-même, être remplacé par des membres élus lors de son troisième stade de développement.

La « décision historique marquant un point significatif et sans pareil » de Shoghi Effendi de former le Conseil international Bahá’í et de désigner son président et chef inamovible, les implications d’importance restant encore non perçues par vingt-six Mains de la Cause

En jetant un regard rétrospectif, il est surprenant qu’il n’y ait nulle évidence qu’aucun croyant ou Main de la Cause remette en cause ou même seulement considère les implications qui auraient dues être tirées du fait que le Conseil international Bahá’í – l’embryonnaire Maison universelle de justice – que Shoghi Effendi avait pourtant célébré la création en 1951 avec de tels élogieux superlatifs sans précédent, ne se soit jamais réuni en tant que corps fonctionnant activement sous la présidence de Mason Remey durant les années concluant le ministères de Shoghi Effendi, ni que ses trois secrétaires (Leroy Ioas, secrétaire général, Ethel Revell et Lotfullah Hakim, secrétaires pour l’ouest et l’est respectivement), agissant en leurs capacités respectives, n’aient jamais envoyé d’instructions d’aucune sorte du Conseil vers les Assemblées spirituelles nationales en ce qui a trait aux buts de la croisade mondiale de Dix Ans comme le prévoyait pourtant clairement le rôle projeté du Conseil tel que le souligna indubitablement Shoghi Effendi dans son message du 23 novembre 1951. Des membres individuels du Conseil ont cependant été assignés des tâches par Shoghi Effendi et Mason Remey a envoyé deux très longues lettres au monde Bahá’í, en tant que président du Conseil, qui furent contresignées par Leroy Ioas, en tant que secrétaire général (publiées dans le Bahá’í News états-unis), informant les croyants de l’état des développement au Centre mondial Bahá’í mais elles n’étaient point adressées spécifiquement aux Assemblées spirituelles nationales et n’étaient donc pas en aucune façon des instructions du Conseil.

Quelque trois semaines suivant le décès subit et inattendu de Shoghi Effendi le 4 novembre 1957, les Mains de la Cause prirent sur elles de réunir un conclave à `Akká en ayant pour objectif de déterminer son successeur en oubliant semble-t-il le fait que le Testament de `Abdu’l-Bahá ne contienne aucune stipulation ayant trait à un conclave par les Mains ou quiconque pour ce but, comme il est clairement redondant pour la simple raison que le Gardien est requis de nommer et faire connaître son successeur « durant sa vie. » Si elles s’étaient remémorées cette stipulation, elles auraient immédiatement réalisé qu’elles et les croyants dans leur ensemble ont perdu de vue certains actes, décision ou annonce de Shoghi Effendi pendant le cours de son ministère qui ont dévoilé la désignation de son successeur en complète conformité avec les stipulation immuables de ce Document divinement conçu, sacré et immortel. Ce fait ne leur vint apparemment jamais à l’esprit lorsqu’elles convinrent dans leur conclave et subséquemment annoncèrent qu’elles avaient réellement entrepris ce qu’elles auraient dû réaliser en premier lieu allait s’avérer une recherche stérile d’un testament laissé par Shoghi Effendi nommant un successeur. Par la suite, elles ne prirent aucun temps pendant ce premier conclave de revoir un seul des messages « historiques » et « faisant époque » qu’il a envoyé durant les années finales de son ministère, comme le témoigne Mason Remey dans son journal personnel, ni ne montrèrent aucun signe dans les décisions funestes qu’elles prirent de façon précipitées pendant ce conclave qu’elles s’étaient au moins rappelé de l’importance d’un seul de ces messages, encore moins leur signification d’importance ou implications. Ceci étant le cas, elles n’auraient certainement point été attendu de rappeler ou placer une quelconque importance sur l’énoncé que Shoghi Effendi avait fait dans sa lettre au Comité de la Palestine des Nations unies en juillet 1947 dans lequel il souligna que, en tant que Gardien de la Foi, serait le chef d’un futur « Conseil mondial » Bahá’í ou qu’elles auraient même considéré les implications d’importance dans le fait que lorsqu’il avait réellement constitué ce Conseil mondial quelque trois années auparavant, sous le titre provisoire de « Conseil international Bahá’í » , il n’en avait point assumé la présidence, mais avait à la place désigné Mason Remey comme président de ce corps administratif suprême. Certainement, la question corrélative suivante ne leur serait donc jamais venu à l’esprit: pourquoi ce Conseil international n’a jamais été réuni par son président comme corps fonctionnant activement durant les années finales du ministère de Shoghi Effendi, ou elles auraient alors perçu la raison hautement significative de ce fait.

Quoique quelques-unes des vétérans Mains de la Cause étaient sans aucun doute familières avec la revue Star of the West publiées il y a moult années dans laquelle se retrouvent plusieurs flamboyants éloges rendus à Mason Remey par `Abdu’l-Bahá, elles ont dû certainement oublié depuis longtemps qu’un numéro contient une promesse hautement significative, unique et fort importante faite à Mason Remey par `Abdu’l-Bahá concernant son futur rôle dans la Foi qu’il n’a fait à aucun autre croyant. Cette remarquable promesse par `Abdu’l-Bahá se retrouve dans une lettre adressée à Mason Remey, aussi loin qu’en 1915, et publiée dans le Star of the West de l’époque, où il déclare solennellement: « Avant peu, ton Seigneur te fera le symbole de direction pour l’humanité. » (Volume V, numéro19, 2 mars 1915). Ces Mains, naturellement, ne se rappelèrent point de cette prédiction ni même réalisèrent que la promesse contenue dans cet énoncé deviendra réalité par la désignation par Shoghi Effendi de Mason Remey comme le président du Conseil international Bahá’í. Car une fois que ce Conseil — l’embryonnaire Maison universelle de justice — sera activé en tant que corps fonctionnant administrativement, Mason Remey en deviendra automatiquement le successeur désigné de Shoghi Effendi et la « tête sacrée » de cette institution. Shoghi Effendi avait ainsi, en désignant son successeur de cette façon indirecte, enfin rendu possible l’accomplissement de la promesse faite des années auparavant à Mason Remey par `Abdul-Bahá.

À part le fait tragique que les Mains de la Cause (plus tard avec une seule exception notable) n’aient jamais perçu la signification d’aucune des décisions, actes et affirmations de Shoghi Effendi énumérés ci haut qui prouvent sans l’ombre d’un doute qu’il est resté entièrement fidèle aux stipulations du Testament de `Abdu’l-Bahá et pourvoient clairement pour la continuité du gardiennat de la Cause de Dieu, les Mains (encore avec une seule exception) perdirent foi de façon incompréhensible dans les stipulations du Testament de `Abdu’l-Bahá, stipulations que Shoghi Effendi décrit pourtant comme sacrées, immortelles et immuables et même un document qui, « avec le Kitáb-i-Aqdas, constitue le réceptacle principal dans lequel sont enchâssés les éléments inestimables de cette civilisation divine dont l’établissement est la mission première de la Foi Bahá’íe. » De plus, Shoghi Effendi a expliqué à propos des dispositions de ces deux documents que le chercheur se rendra compte « que non seulement elles sont complémentaires, mais qu’elles se confirment mutuellement et sont les parties inséparables d’un seul et même tout. » Il est ainsi inexcusable qu’elles aient échoué à réaliser que le Testament de `Abdu’l-Bahá n’est rien de moins qu’une partie du texte saint explicite dont les provisions sont destinées à rester inchangées et applicables aussi longtemps que la Dispensation de Bahá’u’lláh sera en vigueur.

Il était conséquemment inexcusable que les Mains et Rúhíyyih Khánum tout particulièrement aient soit oublié soit choisi délibérément d’ignorer les écrits de Shoghi Effendi dont son ouvrage La Dispensation de Bahá’u’lláh. Comme Rúhíyyih Khánum, la veuve de Shoghi Effendi, qui en 1937, en tant que Mary Maxwell et la fille de May Maxwell, l’a accompagnée pendant son pèlerinage à Haïfa et est en réalité la co-auteure de son livre répandu aux quatre coins de la planète et lu partout et par tous Notes de Haïfa. Et c’est dans ces mêmes Notes qu’elles ont formellement identifié La Dispensation de Bahá’u’lláh comme étant le « testament spirituel » de Shoghi Effendi. Dans la lettre adressée « Aux bien-aimés de Dieu et aux servantes du Miséricordieux dans tout l’Occident », datée du 8 février1934, luit la merveilleuse explication donnée par Shoghi Effendi sur la façon par laquelle le Testament de `Abdu’l-Bahá fut divinement conçu: « Nous pouvons donc saluer ce Testament comme le rejeton obligé résultant de cette communication mystique entre celui qui a transmis l’influence génératrice de son dessein divin [Bahá’u’lláh] et celui qui fut son véhicule et son dépositaire choisi [`Abdu’l-Bahá]. Étant l’Enfant du Covenant — l’Héritier de Celui qui fut à la fois l’Auteur et l’Interprète de la Loi de Dieu — ce Testament de `Abdu’l-Bahá est aussi inséparable de Celui qui lui donna l’impulsion originelle et animatrice [Bahá’u’lláh], que de Celui qui le conçut ultérieurement [`Abdu’l-Bahá]. » Et même auparavant dans une lettre datée du 21 mars 1930 adressée aux Assemblées spirituelles nationales des Bahá’ís des États-Unis et du Canada (avant que le Canada n’ait sa propre Assemblée spirituelle nationale), une lettre qui allait être par la suite incorporée dans le livre L’ordre mondial de Bahá’u’lláh, Shoghi Effendi en se référant au Testament de `Abdu’l-Bahá affirma: « Car rien, hormis les instructions explicites de LEUR livre et le langage étonnamment énergique avec lequel Ils ont rédigé les dispositions de LEUR Testament, ne pouvait sauvegarder la Foi pour laquelle ils ont tous deux œuvré si glorieusement durant toute leur vie. » (Emphase ajoutée).

Considérant l’énoncé qui précède, il est fort évident que ce n’était rien de moins que blasphème pour les Mains de la Cause de, en effet, prétendre qu’avec le trépas de Shoghi Effendi ce divinement conçu Testament ait été si déficient dans ses termes et même si imprévoyant, que dans ses dispositions majeures pourvoyant dans la continuation des institutions du gardiennat, des Mains de la Cause de Dieu et la direction sacrée de la Maison universelle de justice pour les siècles à venir dans la Dispensation de Bahá’u’lláh, a, lors du décès de Shoghi Effendi, brutalement pris fin après seulement trente-six années depuis l’ascension de `Abdu’l-Bahá et la naissance de l’ordre administratif.

Tragiquement, pour le futur de la Foi, les Mains furent honteusement coupable de n’avoir pas réussi à reconnaître une quelconque de ces citations et moult autres que Shoghi Effendi a écrit sur le sujet. Cet échec incompréhensible, jumelé à leur perte de foi dans le Covenant de Bahá’u’lláh, leurs idées préconçues sur la succession et leur interprétation absolument erronée de la stipulation du Testament de `Abdu’l-Bahá ayant trait aux qualifications requises du successeur du Gardien qui limitèrent ridiculement et sans fondement, les conduisirent à déclarer dans une proclamation qu’elles envoyèrent au monde Bahá’í le 25 novembre 1957 qu’« aucun successeur à Shoghi Effendi ne pouvait être désigné par lui. »

Ayant ainsi si inglorieusement abandonné le gardiennat, les Mains ont aussi ignoré les plans de Shoghi Effendi pour le développement et le rôle futur du Conseil international Bahá’í et le reléguèrent à une position subordonnée à la leur. Elles ne permirent point à son président de réunir le Conseil international qui dès lors aurait dû devenir un corps actif et en tant que l’institution administrative suprême de la Foi exercer la direction sur les Assemblées spirituelles nationales comme l’envisageait Shoghi Effendi dans son message du 23 novembre 1951. À la place, elles annoncèrent l’établissement d’un corps complètement superflue et illicite hors des stipulations du Testament de `Abdu’l-Bahá, composé de neuf Mains qui assumerait un gardiennat collégial de la Foi, comme ce fut le cas, auquel elles donnèrent le titre de « Régisseurs de la Foi mondiale Bahá’íe » , un corps dont elles eurent l’audace incroyable d’affirmer qu’il assumerait « toutes fonctions, droits et pouvoirs en succession du gardiennat de la Foi Bahá’íe. » Cet énoncé pris dans son sens littéral voudrait dire que ces Régisseurs assumerait maintenant le rôle du Gardien comme « le Centre de la Cause » et oserait assumer le droit de l’interprétation des écrits saints qui est indiscutablement la prérogative exclusive du Gardien de la Foi. Pour renforcer leur position, elles adressèrent alors une lettre à toutes les Assemblées spirituelles nationales datée du 2 décembre 1957 requérant que ce corps soit maintenant reconnu dans une lettre de réponse en tant que « le cops suprême dans la Cause. » Toutefois, ce corps illicite n’exercerait, selon leurs propres plans maléfiques, cette fausse autorité suprême que pour une brève période de quelque cinq années avant sa dissolution et son remplacement par une toute aussi illégitime, décapitée, soi-disant Maison universelle de justice à être élue par les Assemblées spirituelles nationales à Ridván 1963. Pour la cession projetée à Ridván 1963 de cet précédent illégitime « corps suprême dans la Cause » , les Mains ne mentionnent nullement si l’également illégitime Maison universelle de justice à être formée à ce moment hériterait alors les « fonctions, droits et pouvoirs en succession du gardiennat » que les « Régisseurs » avaient préalablement assumés illicitement mais il peut être déduit que cela était leur vile intention comme il n’y avait point d’autre corps ou personne auquel elles aurait pu transférer ces fonctions. Cette prétendue Maison universelle de justice, à laquelle elles transféreraient les fonctions anciennement dérobées des Régisseurs, deviendraient alors selon leurs plans, sur un coup de baguette magique, le « corps suprême » de la Foi, et elles feindraient ridiculement que cette Maison universelle de justice, même sans Gardien y présidant à sa tête comme son « chef sacré » , serait toujours la même complète et infaillible Institution dépeinte dans le Testament de `Abdu’l-Bahá, sans regard au fait que la seule lecture des écrits de Shoghi Effendi dans La Dispensation de Bahá’u’lláh suffit à démontrer la fausseté évidente et indéniable d’une telle prétention.

Dans l’organisation désormais entièrement corrompue, faite de main d’homme et sans Gardien que les Mains ont créée, dans laquelle l’institution des Mains, au fur et à mesure qu’elles mouraient, disparaîtra finalement, elles montrèrent qu’elles avaient complètement oublié l’explication de `Abdu’l-Bahá dans Son Testament sur les relations essentielles qui doivent exister entre les institutions exécutives (représentées par le Gardien) et législatives (les Maisons de justice) dans le système administratif Bahá’í et le fait que leurs fonctions respectives ne sont pas susceptibles de se combiner en une seule institution comme les Mains l’ont maintenant élaborée dans leur faussement appelée Maison universelle de justice, car Il affirme: « le corps législatif doit renforcer l’exécutif, l’exécutif doit aider et assister le corps législatif… » Pour cette raison même, tout gouvernement démocratique sur terre reconnaît d’emblée l’absolue nécessité de maintenir la séparation de ces pouvoirs et, par conséquent, leur constitution respective prévoit invariablement des institutions exécutives et législatives séparées.

Considérons maintenant la position de Mason Remey pendant que ses Mains consœurs s’étaient diaboliquement engagés à détruire les travaux de Shoghi Effendi, surtout ceux des sept dernières années de son ministère lorsqu’il a finalement établi les institutions internationales de la Foi et quand par leur décisions et actions elles ont en réalité, effectivement, répudié quasiment tout ce qu’il a écrit sur l’ordre administratif Bahá’í. Shoghi Effendi a ordonné à Mason Remey de venir à Haïfa en 1950 et fit ainsi de Haïfa sa demeure. Ceci exigea de Mason Remey qu’il abandonne sa magnifique maison sur l’avenue Connecticut à Washington D.C. que le soussigné a visité à la fin des années 40 peu après le retour de Mason Remey de Suisse, où il me montra le piolet qu’il utilisa en montant le Matterhorn à l’âge vénérable de 75 ans. Lors de son arrivée à Haïfa, contrastant fort avec sa résidence de Washington, il vécut dans une modeste chambre dans la Maison des Pèlerins occidentaux sans chambre de bain (ce que le soussigné remarqua lors de mon pèlerinage en 1952). Il était, bien entendu, plus qu’heureux de loger dans ces humbles logements pour pouvoir servir le Gardien. Shoghi Effendi l’appelait souvent pour le représenter à des fonctions officielles tenues par le gouvernement israélien et l’engagea, entre autres choses, à compléter son plan pour le temple Bahá’í à être construit sur le mont Carmel étant l’architecte choisi par `Abdu’l-Bahá où celui-ci s’adresse à lui ainsi dans sa Tablette publiée dans le Star of the West (volume 13, numéro 8, novembre 1922) affirmant avec conviction : « tu sera son architecte et fondateur. » Comme Shoghi Effendi a demandé à Mason Remey de faire de Haïfa sa résidence principale et comme il l’a ensuite désigné à la fois président du Conseil international Bahá’í et Main de la Cause dans le premier contingent des douze Mains de la Cause qu’il a désigné le 24 décembre 1951, il allait de soi que ses Mains consœurs, suite au trépas de Shoghi Effendi, devaient l’inclure comme membre du corps des neuf « Régisseurs de la Foi mondiale Bahá’íe » qu’elles nommèrent pour que ceux-ci règnent de leur siège à Haïfa. Toutefois, il doit être clairement compris qu’il n’accepta jamais dès le début la légitimité de cette organisation sans Gardien comme un vulgaire substitut pour le gardiennat. Dans son journal intitulé Observations quotidiennes, il raconte en détails aussi bien ses stériles efforts pour persuader ses Mains consœurs durant leur second conclave tenu à `Akká de reconsidérer leur décision de déclarer le gardiennat terminé, que ses appels presque quotidiens adressés aux membres du corps des Régisseurs à Haïfa. De plus, il composa trois magnifiquement écrits appels à toutes les Mains exposant de brillants arguments contre l’abandon du gardiennat de la Foi. Mais tous ces valeureux efforts ne donnèrent guère de résultat. En désespoir de cause, il quitta Haïfa tôt en 1960 et revint aux États-Unis avec pour but de reprendre un effort renouvelé pour prouver à ces Mains égarées la fausseté de leur position contre la continuité du gardiennat.

Il resta finalement à Mason Remey dans sa proclamation envoyée quelque deux ans et demi après le trépas de Shoghi Effendi à Ridván 1960 de prouver irréfutablement que Shoghi Effendi l’avait désigné comme successeur. Cette proclamation fut envoyée par l’Assemblée spirituelle nationale des États-Unis au Congrès national Bahá’í réuni à Wilmette, Illinois, avec l’anticipation que cette Assemblée spirituelle nationale la distribuerait à son tour aux autres Assemblées spirituelles nationales à travers le globe. Ceci n’eut point lieu étant donné que les auto-nommées « Mains en Terre sainte » dans un télégramme adressé « Aux Mains continentales et à toutes les Assemblées spirituelles nationales » les avisèrent de leur répudiation de ce qu’elles qualifièrent comme étant une « prétention absurde » de Mason Remey au gardiennat. Seule l’Assemblée spirituelle nationale de France (ayant son siège à Paris où Mason Remey devint Bahá’í au tournant du siècle) eut la chance d’être l’autre récipiendaire de sa proclamation et suite à une étude approfondie et une lecture attentive du Testament de `Abdu’l-Bahá et des écrits et messages pertinents de Shoghi Effendi, elle devint la seule Assemblée spirituelle nationale du monde Bahá’í à officiellement reconnaître Mason Remey comme second Gardien de la Foi. Quoique les Mains possèdent nulle autorité à dissoudre une Assemblée spirituelle nationale selon les stipulations du Testament de `Abdu’l-Bahá, elles annonçèrent néanmoins sa dissolution.

La proclamation de Mason Remey apporta à ces croyants ouverts d’esprit pour la première fois une compréhension claire de pourquoi Shoghi Effendi n’avait point enjoint Mason Remey comme président du Conseil international Bahá’í de réunir cette Institution embryonnaire en un corps fonctionnant activement durant les sept dernières années de son ministère. Car, comme précédemment expliqué, si Shoghi Effendi avait lui-même assumé la présidence de ce « Conseil mondial » qui doit être nécessairement le rôle de plein droit du Gardien de la Foi, comme il l’a clairement souligné dans sa lettre aux Nations unies, il n’aurait pas été capable de désigner Mason Remey en tant que son président. Il devient maintenant clair que, en vertu de cette désignation, Mason Remey a été, durant les années suivant sa désignation en 1951, le second Gardien de la Foi en attente, et donc son successeur dûment désigné, nomination faite « durant sa vie » comme l’enjoint le Testament de `Abdu’l-Bahá qui stipule que le président ou le « chef sacré » de la Maison universelle de justice est le Gardien de la Foi. En recourant à cette manière tout à fait inattendue et indirecte de désignation de son successeur, il avait pourtant publiquement annoncé la nomination de son successeur « durant sa vie », conformément au Testament de `Abdu’l-Bahá, quoique cela n’ait point été d’abord reconnu comme tel. Ainsi Shoghi Effendi avait ingénieusement et avec succès celé l’identité de son successeur des croyants, à l’époque, car il avait évidemment bien conjecture qu’ils ne s’attendraient pas à désigner comme successeur un croyant d’un âge déjà fort avancé, étant donné que pour qu’il succède à Shoghi Effendi, cela annonçait inévitablement sa propre fin proche. Toutes les âmes spirituellement évoluées savent lorsque leur heure est venue et il y avait fait allusion si clairement lorsque le soussigné fut un pèlerin en novembre 1952 en présence de plusieurs membres du Conseil international Bahá’í incluant Rúhíyyih Khánum pour le dîner un soir qu’elle sorti précipitamment de table en pleurs et couru hors de la pièce, un événement dont elle fut remémorée dans une lettre écrite plusieurs années après le trépas de Shoghi Effendi. Il avait donc clairement prévu que son ministère s’approchait de sa fin et que son grand travail était presque terminé. Il savait que l’imminence de son décès devait être celé car si la masse des croyants réalisait que l’heure de sa mort venait inexorablement, cela serait une perspective choquante et même impensable qui aurait eut un impact dévastateur sur le monde Bahá’í qui empêcherait l’accomplissement des buts de la croisade mondiale de Dix Ans devant débuter en 1953.

Il y a ceux qui sont opinent que la désignation par Shoghi Effendi de Mason Remey était invalide parce qu’elle n’était pas approuvée par les neuf Mains de la Cause qui selon le Testament de `Abdu’l-Bahá doivent être élues de leur propre nombre pour servir sous la direction du Gardien au Centre mondial et voter secrètement leur accord pour ce choix d’un successeur (une provision qui assure l’authenticité et la validité de la désignation mais comme Shoghi Effendi l’a clairement expliqué, cette stipulation ne donne nullement aux Mains un quelconque veto sur le choix du Gardien comme semblent le suggérer certains de façon irréfléchie). Ce que ceux qui promeuvent cet argument échouent cependant à réaliser est que le développement de la Foi n’avait pas évidemment atteint le stade où Shoghi Effendi senti le besoin de ce corps de neuf Mains au Centre mondial (qui aurait requis un tiers du nombre total qu’il avait nommé) qui étaient engagées dans des activités d’enseignements à travers la planète. Il n’a donc jamais appelé ce corps à être élu par les Mains pendant son ministère. Toutefois, il est indéniable que la validité et l’authenticité de sa désignation de Mason Remey comme son successeur ne requérait nulle attestation de témoins ni cette nomination ouverte à être questionnée comme Shoghi Effendi avait ouvertement identifié son successeur dans un télégramme adressé « Aux amis de l’est et de l’ouest » daté du 2 mars 1951 où il identifie Mason Remey comme président du Conseil international Bahá’í et conséquemment, comme expliqué auparavant, le nomme comme le futur Gardien de la Foi.

Les conséquences tragiques

La vaste majorité des Bahá’ís à travers le monde, qui n’eurent jamais la chance de lire la proclamation de Mason Remey par eux-mêmes furent éloignés du Covenant de Bahá’u’lláh par les Mains de la Cause qui auraient dues être les toutes premières à défendre le Covenant et supporter l’immuabilité des stipulations du divinement conçu Testament de `Abdu’l-Bahá, l’« Enfant du Covenant » et comme résultat de l’estime qu’on leur montrait et de leur forte influence, ces croyant furent aisément amenés à non seulement rejeter le gardiennat de Mason Remey mais aussi à accepter, sans poser de question, leur funeste décision que le gardiennat prit fin avec la mort de Shoghi Effendi.

Les Mains imposèrent au monde Bahá’í, au lieu de l’ordre administratif divinement conçu donné au monde par `Abdu’l-Bahá, une organisation administrative sans Gardien, sans Mains de la Cause, fabriquée par eux-mêmes avec une Maison universelle de justice décapitée, illégitime, faillible et prématurément établie qu’elles eurent l’effronterie de feindre de façon maligne que celle-ci serait encore l’Institution infailliblement guidée dépeinte magistralement par `Abdu’l-Bahá dans son Testament.

La vaste majorité des croyants fut ainsi trompée lors du trépas de Shoghi Effendi, et le demeure encore aujourd’hui, croyant faussement que ce succédané désormais entièrement corrompu et pathétique de l’ordre administratif divinement conçu dépeint par `Abdu’l-Bahá pourrait, malgré tout, être encore capable d’établir l’ordre mondial de Bahá’u’lláh—le Royaume de Dieu sur terre comme au ciel promis et attendu depuis des siècles.

Joel Bray Marangella
Australie, mars 2005